Les hauts et les bas des aigus

Voici un petit test amusant (ou démoralisant) de vos capacités de perception auditive des hautes fréquences, et ses limitations naturelles. 

La plage des fréquences audibles à l’oreille humaine s’étend de 20Hz (les basses) à 20kHz (les aigus). Cette vidéo propose d'écouter des fréquences hautes par paliers. Vous serez surpris de réaliser que très vite, vous ne les percevrez plus alors que nous restons bien en deçà du plafond des 20kHz. Or, les aigus, c’est important parce qu’ils participent à la perception des détails dans une reproduction de la musique, entre autres joies comme savourer le chant de Renée Fleming ou le saxophone de Kenny Garrett.​  À qui la faute ?

Saviez-vous que nos facultés auditives évoluent avec l’âge ? Cela s’appelle la presbyacousie. D’une décennie à l’autre, nous perdons quelques dB de perception des sons sur toute la plage de fréquences humainement audibles. C’est pour cela que discrètement, vous tendez l’oreille à partir de 60 ans. Mais surtout, à partir de 40 ans, notre capacité à entendre les plus hautes fréquences, au-delà de 2kHz, commence à pencher du nez sérieusement.​ 
Évolution de la perception des fréquences selon l'âge.
Si vous ne percevez pas la totalité des hautes fréquences, est-ce grave docteur ? Pas trop. Les sons d’un saxophone alto s’étendent typiquement de 125Hz à 0,9kHz, une voix de Soprano de 250Hz à 1kHz, une clarinette de 125Hz à 2kHz. Ce ne sont que quelques exemples parmi bien d’autres. Une foule d’instruments et de voix s’épanouissent à des fréquences audibles, bien en-deçà des 20kHz. Avec l’âge, il vous faudra juste tourner un peu plus le contrôle de volume de votre amplificateur pour rattraper les quelques dB qui se sont évanouis avec l’apparition de vos premiers cheveux blancs.​
Il y a bien le son d’un Charleston qui s’épanouit jusqu’à 3kHz, ou d’une cymbale Crash jusqu’à 12 kHz. Mais consolons-nous : si notre appareil auditif décline avec l’âge, prenez cela pour une bénédiction parce que les aigus sifflants et assez pénibles de certains enregistrements ou casques ne vous toucheront tout simplement pas. Le visionnage de la vidéo rend tout cela concret : Le son émit à 6kHz est supportable, à 10 kHz agaçant, à 12 kHz franchement pénible (NB : Activez la traduction automatique. Elle fonctionne très bien).​

Cet état des lieux sur notre système auditif et ses limitations naturelles pose une question : À quoi bon certains casques chassent-ils une bande passante au-delà de ce qui est humainement audible, comme par exemple celle de l'Abyss 1266 TC qui s'étend de 5Hz à 28kHz ou le Stax SR-009S de 5 à 42kHz? D’abord, l’extension dans les basses : ces fréquences sont un poil paresseuses et sont sujettes à des décalages de phases qui se traduisent par des distorsions. L’extension de la bande passante dans les basses permet donc à un casque d’assurer un meilleur contrôle, un meilleur détourage des sons dans cette région. Enfin, pour l’extension dans les aigus : le bénéfice se situe en matière de richesse harmonique et d’aération pour des sons… autres que les aigus. Étonnant, non ? C’est le même phénomène que l’on constate dans la reproduction de la musique par des enceintes lorsqu’elles sont "dopées" par des Super Tweeter pouvant reproduire les fréquences hautes jusqu’à 100 kHz !

Bref. Même si vous perdez une partie de vos facultés de perception des aigus, ce n'est pas gravissime mais mieux que cela, la bande passante très étendue que l’on trouve sur les casques audiophiles haut de gamme vous permettra de profiter d’un sens du détail et d’une richesse de timbres incomparables, à tous âges ;-)